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Rencontres Latines - 2024





Avec le soutien de :     du Fonds Alexis Lienard géré par la Fondation Roi Baudouin

Présentation du concours et Programme de la journée
Texte de la version
Traduction de la version
Résultats
Organisateurs, comité scientifique, comité d'honneur
Allocution du Président des "Rencontres latines"
Donateurs
La presse

 

La 38e édition des "Rencontres latines – Concours de version latine "Marius Lavency" s'est déroulé le mercredi 13 mars 2024 de 09h00 à 13h00 à l'Université de Namur rue de Bruxelles 61, B-5000 Namur, Belgique. Ce concours est destiné aux élèves de 6ème option latin.
Près de 400 élèves  de 6e de l'enseignement libre francophone et germanophone ont répondu à l'appel.
Bravo à tous les participants !

Université de namur
http://www.unamur.be
Pour s'y rendre  :
Namur     Campus Documents à télécharger en version imprimable :

1er envoi (cliquez ici pour 1 & 2 / cliquez ici pour 3  / cliquez ici pour 4)
  1. l'invitation adressée aux directions des établissements d'enseignement secondaire de l'enseignement libre francophone et germanophone
  2. l'invitation aux professeurs de langues anciennes
  3. un bulletin d'inscription des élèves
  4. un bulletin d'inscription comme surveillant (le matin), correcteur (l'après-midi)
2ème envoi

Présentation du concours et Programme de la journée

L'objectif principal est de permettre à de jeunes latinistes de tous horizons de se rencontrer autour d'un texte de Cicéron et de se mesurer avec lui. Tous les élèves de 6ème option latin désireux de prendre part au concours sont donc invités, quel que soit leur niveau de compétence. Le concours permettra en outre, en principe, de sélectionner les participants au concours international de version latine à Arpino (Italie). Une partie des frais de séjour et le voyage sont à charge du participant et/ou de l'école. 

Le Comité organisateur se permet d’insister sur la nécessité d’une motivation sérieuse sur base d’un engagement volontaire de la part des élèves participants. Veuillez insister sur le fait qu’il s’agit bien d’un concours et non d’un examen (cf. règlement).

dès 9h : accueil des participants
10h : début de la version (extrait d'une œuvre de Cicéron ; grammaire, dictionnaire et lexique autorisés, pas de
                                                     notes de cours)
13h : fin du concours - début des corrections
14h30 : activités pour les élèves
16h30 : correction collective pour les élèves
17h30 : proclamation des résultats

(sommaire)

Texte de la version

Pas d’enrichissement personnel en politique


Prenant l’exemple d’illustres figures de la République romaine, Cicéron nous explique combien l’auaritia (la cupidité, le goût de l’argent) à des fins personnelles doit être étrangère aux responsables politiques,
et cela au profit du bien commun.

Omni Macedonum gazā, quae fuit maxima, potitus est Paulus ; tantum in aerarium pecuniae inuexit, ut unius imperatoris praeda finem attulerit tributorum. At hic nihil domum suam intulit praeter memoriam nominis sempiternam. Imitatus patrem Africanus nihilo locupletior [fuit]  Carthagine euersā. Qui eius collega fuit in censurā,
L. Mummius, numquid copiosior
[fuit], cum copiosissimam urbem funditus sustulisset ? Italiam ornare quam domum suam maluit. (…)

Nullum igitur uitium taetrius est (…) quam auaritia, praesertim in principibus et
rem publicam gubernantibus.
(…) Itaque, quod Apollo Pythius oraculum edidit,
« Spartam null
ā re nisi auaritiā esse perituram », id uidetur non solum Lacedaemoniis,
sed etiam omnibus opulentis populis praedixisse.

Vocabulaire : 

ligne 1 :  gaza, ae, f. :  le trésor, les richesses   ;   potiri, ior, potitus sum + abl. :  s’emparer de

          Paulus : Paul-Emile, le consul vainqueur des Macédoniens (Macedones, um, m. pl.) à Pydna en 168

          tantum (avec compl. au génitif) :  tant de, tellement de
aerarium
, i, nt. : le trésor public (de Rome) ;  inueh
ere, o, uexi, uectum : transporter dans, faire entrer dans

l. 2 :  domum : acc. de lieu sans prép. ;   praeter, prép. + acc. : excepté, sauf  ;  imitari, or, atus sum :  imiter

l. 3 :  Africanus : Scipion l’Africain, le fils de Paul-Emile et le général vainqueur et destructeur de Carthage en 146

         nihilo : en rien  ;   
ocuples
, locupletis : fortuné, riche

l. 5 :  L. Mummius : Lucius Mummius, le consul vainqueur et destructeur de Corinthe en 146 

         copiosus, a, um : riche  ;   
funditus
, adv :  jusqu’au fond, de fond en comble

l. 7 :  taeter, tra, trum : odieux, abominable

l. 8 :  Apollo Pythius : Apollon pythien, qui rendait ses oracles par la voix de la Pythie de Delphes

          Apollo Pythius : sujet de ‘edidit’ et de ‘uidetur’  ; 
oraculum edere : énoncer sous forme d’oracle;     oraculum : explicité par  « Spartam … esse perituram » 

l. 9    perire, eo, ii, itum :  périr, être anéanti

          uideri, eor, uisus sum :  sembler, paraître

Cicéron,   De Officiis, II, 76-77

(sommaire)

Traduction de la version

Traduction de la 1ère lauréate

Paul-Emile s'empara de l'immense trésor des Macédoniens ; il enrichit tant et si bien le trésor  public que le butin du général signa à lui seul la fin des impôts.  Mais lui n'apporta nulle richesse sous son toit, si ce n'est, pour son nom, la gloire éternelle.  Africanus imita son père et ne fut nullement plus fortuné après la destruction de Carthage.  Quant à son collègue censeur, Lucius Mummius, fut-il réellement plus riche après avoir réduit en poussières la plus opulente cité ? Il préféra équiper l'Italie plutôt que d'embellir sa maison. (…)
Aucune infamie n'est alors plus odieuse que l'avidité, et davantage encore dans le cœur des princes et des dirigeants de la République. (…) Ainsi donc, ce qu'énonça en oracle Apollon pythien, "nul fléau ne dévastera Spartes si ce n'est la cupidité", il semble le prédire non seulement pour les Lacédémoniens, mais également pour chaque peuple vivant dans l'abondance.

 

 Traduction de Maurice Testard, Paris, Les Belles Lettres, 1970

 

       Paul s’empara de toutes les richesses de la Macédoine, qui étaient considérables ; il apporta tant d’argent au trésor public que le butin d’un seul général amena la fin des impôts. Mais cet homme n’emporta rien dans sa demeure, si ce n’est l’immortel souvenir de son nom. L'Africain imita son père : il ne s’enrichit en rien de la chute de Carthage. (Mais quoi ?) Celui qui fut son collègue à la censure, L. Mummius, en quoi par hasard fut-il plus opulent après avoir détruit de fond en comble la ville la plus opulente ? Il préféra parer l'Italie plutôt que sa maison. (…)

       Il n’est donc pas de vice plus affreux (…) que la cupidité, surtout chez les grands et chez ceux qui dirigent l’Etat. (…). Aussi l’oracle que rendit Apollon Pythien : que Sparte ne périrait pas pour une autre cause que sa cupidité, Apollon semble l’avoir prédit non seulement pour les Lacédémoniens mais aussi pour tous les peuples riches.

 

 

Traduction de Ch. Appuhn, Paris, Garnier, 1933
     
(http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/cicero_devoirsII/lecture/5.htm)         

 

      Paul Emile, quand il eut mis la main sur toutes les richesses de la Macédoine, qui étaient immenses, versa au trésor public une telle quantité d'or et d'argent que le butin fait par ce seul chef d'armes permit de supprimer les impôts ; mais lui-même n'enrichit sa maison que d'un souvenir impérissable. L'Africain, à l'imitation de son père, ne tira aucun profit personnel de Carthage par lui renversée. (Mais quoi ?) Mummius, son collègue à la censure, a-t-il été plus opulent après qu'il eut complètement détruit une ville très opulente ? Il a mieux aimé enrichir l'Italie que sa propre demeure. (…)  

       Rien de plus hideux (…) que la cupidité, tout particulièrement chez les grands, chez ceux qui gouvernent. (…). Quand Apollon Pythien a rendu cet oracle : « C'est la cupidité, la cupidité seule qui perdra Sparte » il a, ce me semble, proclamé une vérité qui ne s'applique pas seulement à Lacédémone mais à toutes les nations opulentes.

 

(sommaire)

Résultats

1. DRANSART Hortense, Collège Notre-Dame à Tournai

2. DUBOIS Clara, Institut de la Vallée-Bailly à Braine-l'Alleud

3. HUYGUES DESPOINTES Isaure, Institut Saint-Boniface à Ixelles

4. DÔ Amandine, Centre scolaire Saint-Michel à Etterbeek

5. DOUIN Mathis, Collège Saint-Hadelin à Visé

6. FORESTINI Romane, CES Notre-Dame des Champs à Bruxelles

7. ADAM Justin, Collège Saint-Augustin à Gerpinnes

8. ÖZTÜRK Bora, Centre scolaire Saint-Michel à Etterbeek

9. DELISSE Oriane, Collège Saint-Pierre à Uccle

10. ÇERA Amanda, Centre scolaire Saint-Michel à Etterbeek

11. VAN MUYLDER Clément , Collège Saint-Pierre à Uccle

12. LALA Besarda, Institut Saint-Dominique à Schaerbeek

12. BONHEURE Matias, Institut de la Vallée-Bailly à Braine-l'Alleud

14. SOWA Nicole , Collège Saint-Pierre à Uccle

15. PLÉTINCKX Céline, Collège Saint-Augustin à Enghien

16. DEVRIESE Juliette, Collège Saint Augustin à Enghien

17. BASSINNE Evann, Collège du Christ-Roi à Ottignies

18. KEMPINAIRE Boris, Collège Sainte-Croix et Notre-Dame à Hannut

19. BOURGUET Marine, Institut Saint-André de Ramegnies-Chin à Tournai

20. THOMAS Emilie, Centre scolaire Saint-Michel à Etterbeek

Ont obtenu une mention :

Amira Inès
Anoumou Marine
Billot Philomène
Bodart Hugo
Bodart Lucie
Cordemans Elliot
Cuchet Guillaume
Dassy Ysaline
de le Court Lancelot
de Villa de Castillo Auréliane
De Witte Amaury
Doeraene Eline
Forier Tom
Gelin Sofia
Gheeraert Ethan
Hanin Olivier

 

Henrottin Louane
Hoebrechts Elliott
Hubert Elise
Imberechts Audran
Jouret Martin
Léonard Romain
Liénard Faustine
Lippi Alessia
Marlier Luyten Elora
Moës Martin
Ongena Léon
Paul Camille
Prentice Aisling
Van Belle Victoria
Van der Schueren Lucas
Van Haeperen Judith


Organisateurs, comité scientifique, comité d'honneur

Président d’honneur
Yves TINEL (Fondateur des « Rencontres latines ») 

Président
Didier XHARDEZ (Professeur à l'Université Saint-Louis -Bruxelles )

Comité scientifique :
Pierre ASSENMAKER (Professeur à l'UNamur)
Dominique LONGREE (Professeur à l'ULg  -  Professeur à l'USL)
Muriel LENOBLE (Docteur en Langues et Littératures classiques)
Nicolas MEUNIER (Professeur à l'UCLouvain)
Paul PIETQUIN (Chargé de cours à l'ULg)
Didier XHARDEZ (Professeur à l'Université Saint-Louis -Bruxelles )

Comité organisateur :
Christelle DECROËS
Jean-Claude DUPONT (honoraire)
Noëlle HANEGREEFS (honoraire)
Michel ROSSEEL
Eric SCARPA
Marie-Luce VERHASSELT

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Comité d'honneur :

 

(sommaire)

Allocution du Président des "Rencontres latines", Monsieur Didier XHARDEZ

Voici la version quelque peu remaniée de l’allocution prononcée par D. Xhardez à l’occasion de la proclamation des résultats de la 38e édition des « Rencontres latines », le mercredi 13 mars 2024, à l’Université de Namur, en présence de M. Chr. Flament représentant la Rectrice Anne Castiaux.

Au nom de l'équipe organisatrice de la 38ème édition des "Rencontres latines", je vous remercie de votre présence à cette proclamation. L'affluence n'est pas aussi impressionnante que celle de ce matin, sans doute à cause de l'heure tardive et de la difficulté pour certains de rejoindre leurs pénates.
Mais clôturer cette journée dans la foulée directe du concours et des corrections, devant un public de choix, est pour nous la meilleure manière de couronner cet événement destiné à rassembler, autour du latin, élèves, professeurs et personnalités.
Pour ne pas vous faire trop languir dans l’attente des résultats, je vais tenter d’être le plus bref possible : comme disait l’humoriste Pierre Dac : « La recette d’un bon discours, c’est une bonne introduction, une bonne conclusion et les deux les plus rapprochées possibles. »

Je commencerai donc par les indispensables et incontournables remerciements ; j’évoquerai ensuite le texte de Cicéron et son actualité toujours aussi frappante qui illustre toute la pertinence de l’enseignement du latin ; je terminerai par une courte évocation du concours d’Arpino.

Gratia mater uirtutum, « la gratitude est la mère des vertus ». Mon devoir et mon plaisir sont maintenant de remercier tous ceux sans lesquels cette journée n'aurait pu se dérouler dans les meilleures conditions.
Permettez-moi de saluer tout particulièrement
-   Yves Tinel, le Président-fondateur des "Rencontres latines, qui les a portées sur les fonts
     baptismaux en 1985.
 -   La Rectrice de l’Université de Namur, que je remercie vivement de nous avoir à nouveau
      accueillis : ouvrir ses murs à plusieurs centaines d'élèves est un réel défi qui a pu être
      relevé d’abord grâce au soutien des autorités universitaires, mais aussi grâce au travail
      de diverses personnes qui ont assumé de nombreuses tâches, parfois assez ingrates.

Merci aussi
- aux membres du Comité scientifique, parmi lesquels le Professeur Pierre Assenmaker qui, outre son implication logistique, a assuré la lecture de la version et Muriel Lenoble qui en a fait une magistrale explication juste avant cette proclamation.
aux membres du Comité organisateur. Je tiens ici à témoigner une immense gratitude à Christelle Decroës, qui, depuis plus de 10 ans, ne ménage ni son temps ni son énergie pour assurer les multiples tâches inhérentes à l’organisation du concours. Vous n’imaginez pas les heures de travail nécessaires à l’équipe organisatrice pour rendre tout ceci possible. Merci donc aussi notamment à Eric, Marie-Luce, Michel et Paul.

Je remercie également tous les professeurs qui sont venus aujourd'hui tant pour encadrer les élèves et les soutenir moralement dans leur travail, que pour corriger les copies. Un travail de correction ô combien ardu rendu possible par la compétence et l'entraide de toute une équipe.Et enfin merci aux près de 400 élèves qui ont envahi les auditoires ce matin.

Le texte qui leur a été proposé cette année était tiré du De Officiis de Cicéron. Nous l’avons titré : « Pas d’enrichissement personnel en politique ».  Je n’en citerai que ces mots : « Il n’est pas de vice plus affreux que le goût de l’argent, surtout chez ceux qui dirigent l’Etat. »

Plus de 2000 ans plus tard, qui pourrait contester la justesse de ce propos ?
Rendons hommage ici à Alexei Navalny dont « le plus grand coup d’éclat reste certainement la découverte du chantier d’un extravagant palais secret à Gelendjik attribué au chef du Kremlin ». ([1])
Ou encore citons Peter Magyar, haut fonctionnaire hongrois aujourd’hui en disgrâce : « Longtemps j’ai cru en un idéal d’une Hongrie nationale, souveraine et civique (…) mais j’ai fini par comprendre que tout cela n’était qu’un enrobage politique qui ne vise qu’à accaparer des richesses inouïes. » ([2])

En passant l’Atlantique, il serait trop facile de dénoncer les scandaleuses et lamentables malversations financières à son profit d’un ex-président des Etats-Unis : ce qui ne semble pourtant pas faire obstacle à sa réélection…
Plus près de nous, et puisque nous sommes à Namur, comment ne pas penser à l’explosion insensée des budgets consacrés au tunnel du parking des députés wallons ou à l’aménagement de la nouvelle maison des parlementaires ? Le greffier Frédéric Janssens se défendant dans ce dossier de tout enrichissement personnel en rejetant la faute sur le politique.

L’on pourrait multiplier les exemples sans risquer d’être taxé de poujadisme !
« Il n’est pas de vice plus affreux que le goût de l’argent, surtout chez ceux qui dirigent l’Etat. »
Nullement passéiste, la lecture des auteurs latins et grecs peut offrir aux générations futures des références solides, des valeurs humaines, une vision critique du monde. Les textes anciens constituent pour eux ce tiers-objet qui les aide à prendre du recul par rapport à l'immédiateté de l'actualité et à se forger un jugement enrichi de la perspective historique qui sert tantôt de modèle, tantôt de repoussoir.
De modèle ou de repoussoir car, comme l’a justement mis en évidence Muriel Lenoble lors de la correction, les ‘exempla’ cités par Cicéron à l’appui de sa thèse n’en restent pas moins des hommes de guerre, des ‘condottieri’ destructeurs et pilleurs de Carthage ou de Corinthe, fût-ce au profit de l’intérêt général… de Rome…

C’est donc bien notamment à l’esprit critique et au rejet du simplisme que forme l’enseignement des langues anciennes.

C’est ce qu’a rappelé l’an dernier à Louvain-la-Neuve, le Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jéholet, qui nous avait fait l’honneur de sa présence : « Etudier le latin, c’est découvrir à travers les textes un autre système de pensée, approcher la philosophie, insuffler un raisonnement logique ou encore mieux appréhender notre Histoire avec un grand H. Quelle richesse à travers un seul cours ! »

([3])

A la même occasion dans un message vidéo, la Ministre de l’enseignement obligatoire Caroline Désir affirmait que « sans le latin, c’est un pan entier de notre culture qui perdrait ses clés de compréhension. » ([4])
Dans la lettre qu’il nous a adressée cette année, le Ministre Wallon Willy Borsus écrit que « l’apprentissage d’une langue ancienne est une source de richesse incommensurable ».
Cela dit, ne sombrons pas dans l’angélisme béat : la promotion du latin et du grec reste un combat long et difficile. Je ne reviendrai pas ici sur les multiples agressions que les langues anciennes ont subies, au nom d’un utilitarisme à court terme ou d’un égalitarisme mal compris (je vous renvoie au site des Rencontres latines où vous trouverez mes allocutions antérieures dénonçant les effets pervers du Tronc commun, par exemple).
Faut-il craindre avec Jean Winand
([5]) que le latin, comme déjà le grec, devienne une langue étudiée par quelques rares irréductibles, à l’instar de l’accadien ou de l’hébreu biblique ?Faisons le pari que non et que l’utilité des langues anciennes restera longtemps reconnue, par exemple aussi au sein de la nouvelle Faculté en sciences de l’éducation qui a été ouverte en 2023 au sein de l’Université de Namur qui nous accueille aujourd’hui. ([6])

Mais trêve de réflexions, revenons à notre concours !
L’objectif de nos « rencontres latines » est, avant toute autre préoccupation, de réunir des jeunes de tous horizons, quel que soit leur niveau, pour leur faire vivre que l'étude du latin ne se résume pas à leur classe dans leur école, mais peut rassembler les foules.

Cela dit, les « Rencontres latines » sont aussi un concours de version. Et tout concours doit avoir ses lauréats, qu'il a bien fallu sélectionner.  C'est là aussi une école de vie, car il serait hypocrite, irresponsable, criminel, de laisser croire aux jeunes que tout pourrait se gagner sans effort, sans qu’ils soient les principaux acteurs de leur propre avenir...

Les 6 premiers lauréats d’aujourd’hui auront la chance de se rendre à Arpino, en compagnie de 12 condisciples francophones et néerlandophones pour représenter la Belgique à la 43ème édition du Certamen Ciceronianum Arpinas, le concours de version latine européen d’Arpino. Voir ainsi le village natal de Cicéron accueillir plusieurs centaines de jeunes issus des quatre coins de l'Europe est une preuve supplémentaire de l'intérêt et de l'actualité de l'étude des textes anciens dans notre Europe en permanente évolution.

En conclusion, permettez-moi de lancer une dernière salve de remerciements à toutes les personnalités et organisations qui nous ont fait part de leur sympathie et de leur soutien et qui nous permettent d'offrir ce soir de nombreux prix.
Rappelons que la F.R.P.G.L. offre au premier lauréat un prix de 300 Euros.
Nous bénéficions aussi notamment de l’aide substantielle de la Fondation Roi Baudouin.



([1])      Dans La Libre Belgique, 17 février 2024, p. 17.

([2])      Dans La Libre Belgique, 15 février 2024, p. 16.

([5])      Dans La Libre Belgique, 23 octobre 2021, p. 48-49.

([6])      L’Université forme les enseignants de demain, dans Omalius, décembre 2023 », p. 2.

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Donateurs

Pour l’attribution des prix 

LA PRESSE

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