bandeau
 

 

Rencontres Latines - 2012

Présentation du concours et Programme de la journée
Texte de la version
Traduction de la version
Résultats
Organisateurs, comité scientifique, comité d'honneur
Petit mot sur les rencontres latines
Donateurs

 

 

La vingt-septième édition des Rencontres latines s'est déroulée le mercredi 7 mars 2012 aux Facultés Universitaires Saint-Louis (FUSL) Boulevard du Jardin Botanique, 43 B-1000 Bruxelles, Belgique.

Près de 800 élèves  de 6ème  de l'enseignement libre francophone et germanophone ont répondu à l'appel.
Bravo à tous les participants !

 

Leur site : http://www.fusl.ac.be/
Pour s'y rendre http://www.fusl.ac.be/fr/397.html

Documents à télécharger en version imprimable :

  • l'invitation adressée aux directions des établissements d'enseignement secondaire de l'enseignement libre francophone et germanophone
  • l'invitation aux professeurs de langues anciennes
  • un bulletin d'inscription des élèves
  • un bulletin d'inscription comme surveillant (le matin), correcteur (l'après-midi)

 

Présentation du concours et Programme de la journée

L'objectif principal du concours, destiné aux élèves de 6ème option latin, est de permettre à de jeunes latinistes de tous horizons de se rencontrer autour d'un texte de Cicéron et de se mesurer avec lui. Dans cette optique, tout élève est le bienvenu. Il s'agira aussi de sélectionner les participants au concours international de version latine qui, s'il devait s'organiser, aurait lieu à Arpino (Italie).

dès 9h : accueil des participants
10h : début de la version
13h : fin du concours - début des corrections
14h30 : activités pour les élèves
17h : correction collective pour les élèves
18h : proclamation des résultats

(sommaire)

 

Texte de la version

La science au service de l’homme

Aux études et aux devoirs de la science, il faut préférer les devoirs de la justice : ils concernent l’intérêt de l’homme et rien à l’homme ne doit être plus cher.

Illi quorum studia uitaque omnis in rerum cognitione uersata est, tamen ab augendis hominum utilitatibus non recesserunt ; nam erudiuerunt multos, quo meliores ciues utilioresque rebus suis publicis essent. (…)  Neque solum uiui atque praesentes studiosos discendi erudiunt atque docent, sed hoc idem etiam post mortem monumentis litterarum adsequuntur. Nec enim locus ullus est praetermissus ab iis qui ad leges, qui ad mores, qui ad disciplinam rei publicae pertineret, (…).  Ita illi ipsi doctrinae studiis et sapientiae dediti ad hominum utilitatem prudentiam suam intelligentiamque potissimum conferunt ; ob eam etiam causam eloqui copiose, modo prudenter, melius est quam uel acutissime sine eloquentia cogitare, quod cogitatio in se ipsa uertitur, eloquentia complectitur eos quibuscum communitate iuncti sumus. 

Cicéron, De Officiis, I, 155-156.........

Voc :

ligne 1 :  uersari, or, atus sum : s’occuper de, s’appliquer à  (in + abl.)

ligne 2 :  erudire, io, iui, itum : instruire, former ; quo (devant comparatif) exprime le but  (= ut eo + subj.)

ligne 4 :  adsequi, or, secutus sum : atteindre, obtenir, parvenir à

              locus, i, m. : ici : le point, la question, le thème ;  locus est ici l’antécédent de qui

ligne 4 :  disciplina rei publicae :  l’organisation de l’état

ligne 6 :  potissimum, adv. :  principalement, avant tout, de préférence

             conferre, fero, tuli, latum : consacrer, employer, appliquer à

             modo prudenter :  mais au moins prudemment, pourvu que ce soit avec prudence

ligne 7 :  uel  renforce le superl. :  même le plus … possible

ligne 7 :  complecti, or, complexus sum :  embrasser, comprendre, envelopper

 

 

(sommaire)

Traduction de la version

Traduction de la lauréate Florence WAUTELET

Ceux dont l’étude et la vie entière s’est appliquée à la connaissance des choses ne s’éloignent pas du devoir d’accroître les intérêts des hommes ; en effet ils formèrent de nombreuses personnes à être de meilleurs citoyens, plus utiles à leur Etat. Non seulement, par leur présence de leur vivant, ils instruisent et forment ceux qui ont le goût d’apprendre, mais ils parviennent aussi à faire de même après leur mort, grâce aux traces laissées par leurs écrits. En effet, aucune question relative aux lois, aux mœurs ou à l’organisation de l’Etat ne fut négligée par eux. Ainsi, ces mêmes hommes, dévoués à leur passion pour la science et le savoir, consacrent, avant tout, leur connaissance et leur intelligence à l’intérêt des hommes ; parce que la réflexion est tournée vers elle-même et que l’éloquence englobe tout ce à quoi nous sommes liés au sein de la communauté, par cela même, il vaut mieux s’exprimer abondamment, pourvu que ce soit avec prudence, que réfléchir, même avec les plus de finesse possible, sans éloquence.

 

Traduction, "Les Belles Lettres"

Ceux dont les études et toute la vie ont été consacrées à la connaissance des choses ne renoncèrent pas pour autant à favoriser les intérêts humains ; il formèrent en effet un grand nombre d’hommes pour qu’ils fussent de meilleurs citoyens, plus utiles à leurs Etats. (…)  Et ce n’est pas seulement vivants et présents que les maîtres forment et enseignent les élèves appliqués à s’instruire, mais ils y parviennent encore même après leur mort, par le testament de leurs écrits. Pas une question en effet n’a été laissée de côté par eux, qu’elle concernât les lois, les coutumes, l’organisation de l’Etat, (…). Ainsi, ces mêmes hommes, en s’adonnant à l’étude de la science et à la sagesse, consacrent avant tout à l’intérêt de l’homme leur expérience et leur intelligence ; c’est encore pour cette raison qu’il vaut mieux parler avec abondance, pourvu que ce soit avec prudence, que de penser avec la pénétration la plus fine sans éloquence , car la pensée fait réflexion sur elle-même, tandis que l’éloquence atteint ceux avec qui nous sommes unis par la communauté sociale.

Traduction Itinera electronica : Ch. APPUHN, 1933

Ceux qui ont employé leur vie à des recherches scientifiques n'ont pas pour cela négligé l'intérêt de l'humanité : ils ont formé de nombreux disciples et ont fait d'eux de meilleurs citoyens, capables de rendre à la république plus de services (…). Et il faut ajouter qu'après avoir exercé une action personnelle pendant leur vie, les philosophes forment et instruisent encore après leur mort des disciples désireux d'apprendre, par les monuments littéraires qu'ils laissent derrière eux. Il n'est question intéressant les lois, les coutumes, l'organisation de l'État, qu'ils aient négligée (…). Ces hommes donc qui s'adonnent à l'étude et aux recherches philosophiques usent de leur savoir, de leur intelligence, de préférence pour le bien de l'humanité et, pour cette raison, une parole aisée, pourvu qu'elle soit sage, vaut mieux qu'une pensée très pénétrante sans la faculté de s'exprimer, parce que la pensée est enfermée en elle-même, tandis que l'éloquence se répand sur tous ceux avec qui nous sommes unis par une communauté d'intérêts.

(sommaire)

 

Résultats

Lauréats :

1.         WAUTELET Florence, Institut de la Providence, Champion

2.         LUCCA Siân, Collège Saint-Michel, Gosselies

3.         VANNUFFEL Sigrid, Collège Notre-Dame de Bon Secours, Binche

4.         ADRIEN Madeleine, Institut de la Providence, Champion

5.         DE GROOTE Aurélie, Institut Saint-Boniface Parnasse, Bruxelles

5.         WESCKER David, Institut Saint-Louis, Namur

7.         GOOSSENS Mathilde, Collège Saint-Julien, Ath

8.         GAUBE Cassiel, Collège Saint-Pierre, Jette

8.         MENGEOT Laura, Collège du Sacré-Cœur, Charleroi

10.       STASSART Joachim, Saint-Benoit, Habay-la-Neuve

11.       BAUDHUIN Serdane, Saint-Boniface Parnasse, Bruxelles

12.       MARTIN Nicolas, Institut de l'Enfant-Jésus, Nivelles

13.       HANQUET Victor, Collège Saint-Michel, Bruxelles

14.       YERNAUX Gonzague, Collège Saint-Michel, Bruxelles

15.       WALA Gauthier, Saint-Boniface Parnasse, Bruxelles

16.       DANTINNE Pierre-Henry, Institut Saint-Louis, Namur

17.       YOSHIOKA Moéka, Collège Saint-Michel, Bruxelles

18.       WAUTIER Séverine, Saint-Augustin, Enghien

19.       BAILLEUX Sophie, Saint-Barthélemy, Liège

19.       SADZOT Arnaud, Collège Saint-Michel, Bruxelles


Ont obtenu une mention : 

AYDIN Elisabeth

BELLACHES Inès

BOGACKI Paulina

BRASSELLE Iseult

BRIDOUX Adeline

de BERGEYCK Romane

De CLERCQ Laurence

FELIS Romain

GANDIBLEUX Laurie

HAMBENNE Florina

HERMANS Céline

HEUSE Gaëlle

JEWELL Tomás

KREINS Isabelle

LEBOUTTE Louis

LEFEBVRE Martin

MAIRIAUX Aline

MANIQUET Antonin

MATON François

MERCHI Florian

MORAWSKA Ewelina

MOUCHET Pierre-Paul

MOUREAUX Adrien

OPSOMER Natacha

PAREZ Robin

PHAM KHAC LUAN Nathalie

REUNIS Quentin

SÉBERT Julien

STAELENS Jean-Sébastien

VAN GROOTENBRULLE Antoine

VANDERVELDE Laurent

VANDEVELD Raphaëlle

VEYS Joséphine

WILLAIN Sacha

(sommaire)

 

Organisateurs, comité scientifique, comité d'honneur

Président d’honneur
Yves TINEL (Fondateur des « Rencontres latines »)

Président
Didier XHARDEZ (Professeur au C.S. du Sacré-Coeur de Jette et aux Facultés Universitaires Saint-Louis - Bruxelles)

Comité scientifique
+ Marius LAVENCY (Professeur émérite de l’UCL et des FUSL)
+ Etienne EVRARD (Professeur honoraire de l’ULg)
Muriel LENOBLE (Docteur en Langues et Littératures classiques)
Dominique LONGREE (Professeur à l'ULg  -  Professeur aux FUSL) Paul PIETQUIN (Chargé de cours à l'ULg)
Gérard SCHOUPPE (ancien Conseiller pédagogique en Langues anciennes, professeur au Collège Saint-Michel)
Didier XHARDEZ (Professeur aux Facultés Universitaires Saint-Louis -Bruxelles et sous-directeur au Collège Saint-Michel-Bxl)

Comité organisateur

Cécile BOURGAUX
Jean-Claude DUPONT
Marc FRANCART
Noëlle HANEGREEFS
Eric SCARPA

Comité d'honneur

S.E. le Cardinal DANNEELS

Madame J. MILQUET
Vice-Première Ministre et Ministre de l'Intérieur et de l'Égalité des chances
 

Monsieur R. BETTARINI
Ambassadeur d’Italie

Monsieur K.-H. LAMBERTZ
Ministre- Président du Gouvernement de la Communauté germanophone
 

Monsieur R. DEMOTTE
Ministre- Président de la Wallonie et de la
Fédération de Wallonie-Bruxelles
 

Monsieur O. PAASCH
Ministre de l’Enseignement et de la Communauté scientifique de la Communauté germanophone

Madame M.-D. SIMONET
Ministre et Ministre de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles
 

Monsieur J. HUBIN
Premier Président de la Cour du Travail de Liège

Monsieur Cl. DURIEUX
Gouverneur de la Province du Hainaut
 

Monsieur M. FORET
Gouverneur de la Province de Liège

Monsieur B DELVAUX
Recteur de l’Université Catholique de Louvain
 

Monsieur B. RENTIER
Recteur de l’Université de Liège

Monsieur J.-P. LAMBERT
Recteur des Facultés Universitaires Saint-Louis

Monsieur F. OST
Vice-Recteur des Faculté Universitaires Saint-Louis
 

Monsieur A. BODSON
Recteur honoraire de l’Université de Liège
 

Monseigneur A.-J. LEONARD
Archevêque de Malines-Bruxelles

Monsieur Ch. MICHEL
Député-Bourgmestre de Wavre, Ancien Ministre régional et fédéral, Président du Mouvement Réformateur

Monsieur X. BAESELEN
Secrétaire général du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles 

Monsieur P.-E. MOTTARD
Député provincial

Madame E. HOYOS
Présidente sortante du Parlement wallon
 

Monsieur L. VAN EYNDE
Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres
aux Facultés Universitaires Saint-Louis 

Monsieur P.-A. DEPROOST
Doyen de la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres à l’Université Catholique de Louvain
 

Madame A.-M. DOYEN
rofesseur à l’Université Catholique de Louvain et professeur aux Facultés Universitaires
Notre-Dame de la Paix à Namur
 

Monsieur A. MEURANT
Professeur à l’Université Catholique de Louvain

 

Monsieur J.-P. BUYLE
Bâtonnier du Barreau de Bruxelles
Ordre français

Monsieur A CHEYNS
Professeur émérite à l’Université Catholique de Louvain 

Monsieur J. DENOOZ
Professeur honoraire à l’Université de Liège

Monsieur J. POUCET
Professeur émérite à l’Université Catholique de Louvain
 

Monsieur E. MICHEL
Directeur général du SEGEC

Monsieur E. DAUBIE
Secrétaire général de la FESec
 

Docteur J.-P BARROY
Président de l'Ordre des Médecins -Brabant francophone

Monsieur l’Abbé H. GANTY
Vicaire épiscopal pour l’enseignement–
Archidiocèse de Malines-Bruxelles

Monsieur F. LITTRE
Directeur du CECAFOC 

Monsieur M. LAMBERT
Directeur diocésain - Archidiocèse de Malines-Bruxelles

Monsieur Ph. ENGLEBERT
Directeur diocésain- Diocèse de Namur-Luxembourg 

Monsieur J-F KAISIN
Directeur diocésain – Diocèse de Liège
 

Monsieur H. LAURENT
Directeur diocésain – Diocèse de Tournai

Monsieur Y. DUPAGNE
Accompagnateur des Directions
Diocèse de Namur
 

Monsieur Cl. GILLARD
Délégué épiscopal pour l’enseignement
Archidiocèse de Malines-Bruxelles

Madame Ch. PONCHON
Inspectrice de langues anciennes 
 

Monsieur J.-Ph. MOGENET
Inspecteur de langues anciennes

Monsieur Fr. DEWEZ
Conseiller pédagogique en langues anciennes

Madame M.-B. MARS
Présidente de la Fédération des Professeurs
de Grec et de Latin
 

Madame M. van OVERBEKE
Inspectrice de langues anciennes honoraire

Monsieur Y. BALZAT
Inspecteur de langues anciennes honoraire

Monsieur Ph. PLUMET
Représentant de l'Association Européenne Des Enseignants –Enseignement Libre (AEDE-EL)
 

Monsieur R. PAGLIARO
Presidente dell’Associazone dei Laziali
nel Mondo (Benelux)
 

Il Professore P BIANCHI
Presidente Fondatore dell’Associazone dei Laziali
nel Mondo (Italia)

Monsieur F. MATERIALE
Ancien Directeur du « Liceo Ginnasio Statale Tulliano » à Arpino (Italie)
 

Monsieur R. FEYEREISEN U
Membre fondateur des Rencontres Latines

 

Monsieur U. QUADRINI U
Membre fondateur du Concours International
de Version Latine « Certamen Ciceronianum Arpinas » (Italie)

 


(sommaire)

 

Petit mot sur les rencontres latines

Vous trouverez ci-dessous le texte quelque peu remanié de l'allocution prononcée par D. XHARDEZ à l'occasion de la proclamation des résultats de la vingtième-septième édition des "Rencontres latines", le concours de version de l'enseignement libre francophone et germanophone qui s'est déroulée le mercredi 7 mars 2012 aux Facultés Universitaires Saint-Louis (Bruxelles).

Au nom de l'équipe organisatrice de la 27ème édition des "Rencontres latines", je vous remercie de votre présence qui nous honore. Bien sûr, l'affluence n'est pas aussi impressionnante que celle de ce matin, sans doute à cause de l'heure tardive et de la météo chagrine. Mais clôturer cette journée dans la foulée directe du concours et des corrections, devant un public de choix, est pour nous la manière de couronner au mieux notre objectif de faire de cette journée une fête du latin ouverte à tous, élèves, professeurs et personnalités.

Comme je sais combien vous languissez dans l’attente des résultats du concours, je vais m’efforcer de ne pas être trop long.

 Je vous demande néanmoins un peu de patience et d’indulgence, car comme l’a écrit Cicéron lui-même : Gratia mater uirtutum, « la gratitude est la mère des vertus ». Mon premier devoir est donc de remercier tous ceux sans lesquels cette journée n'aurait pu se dérouler dans les meilleures conditions :

 -          Yves Tinel, le Président-fondateur des "Rencontres latines", accompagné de notre ami M. Rocco Pagliaro, President des Laziali nel mondo, l’association qui réunit tous les Italiens originaires du Latium, la région de Rome et d’Arpino, deux cités bien sûr étroitement liées à notre concours.

-          Les Facultés Universitaires Saint-Louis pour leur chaleureux accueil et leur apport logistique toujours exemplaire. Ouvrir ses murs à plusieurs centaines d'élèves du secondaire constitue un réel défi qui a pu être relevé grâce au soutien des autorités universitaires, en la personne notamment de Monsieur le Recteur. Diverses personnes ont assumé de nombreuses tâches, parfois assez ingrates. Je remercie ainsi tout particulièrement le service des communications en la personne de Véronique Eloy et les services logistiques en la personne de Michel Gotti. A noter que certains élèves ont pu découvrir les nouveaux auditoires destinés à accueillir un nombre d’étudiants en constante croissance à Saint-Louis.

-          Monsieur G. Schouppe, qui a assuré la correction collective de la version, avec la compétence et l’enthousiasme qu’on lui connaît.

-          les membres du Comité organisateur, et tout particulièrement Madame Noëlle Hanegreefs, notre vaillante et dévouée secrétaire, qui ne ménage ni son temps ni son énergie.

 Je remercie également tous les professeurs venus aujourd'hui à Bruxelles tant pour encadrer les élèves et les soutenir moralement dans leur travail, que pour corriger les copies. Un travail de correction ô combien ardu, rendu possible par la compétence et l'entraide de toute une équipe. Leur mérite est d’autant plus grand que, cette année, nous avons eu quelques difficultés à réunir le nombre de professeurs suffisant. Espérons que cette difficulté ne traduise pas une baisse d’investissement qui, si elle devait se confirmer, nous empêcherait tout simplement de mener à bien notre entreprise, au détriment des élèves latinistes et de leurs professeurs…

Merci enfin aux 720 élèves qui ont envahi les auditoires et qui, cette année encore, ont relevé le beau défi de la version latine. Un défi que certains auront trouvé bien difficile, mais n’oublions jamais que Nihil Volentibus Arduum, selon la formule triomphale d’un président flamand et… latiniste, un soir d’élections en 2010.

Nihil Volentibus Arduum (NV-A)  « Rien n’est difficile pour ceux qui ont la volonté ». Le défi de la version d’aujourd’hui amenait les élèves à comprendre le sens d’un texte intitulé « La science au service de l’homme! ». Cicéron y dit notamment : «Ce n’est pas seulement de leur vivant et en leur présence que les maîtres forment les élèves appliqués à s’instruire, mais ils y parviennent encore même après leur mort, par le souvenir de leurs écrits. (…). Ainsi, ces hommes, en s’adonnant à l’étude de la science et à la sagesse, consacrent avant tout à l’intérêt de l’homme leur expérience et leur intelligence. » ([1])

En entendant ces mots, qui ne serait pas surpris de leur incroyable intemporalité ? C’est ainsi qu’on retrouve au cœur de la pédagogie jésuite, par exemple, l’idée que « la finalité de la science est d’être utile au prochain ».

Tout récemment, Etienne Cerexhe, professeur d’université et sénateur honoraire, écrivait dans La Libre : « Il faut que l’enseignement retrouve sa véritable finalité, à savoir que l’enjeu pédagogique redevienne premier. Pendant longtemps l’enseignement a été conçu comme l’instrument idéal de transmission du savoir : le professeur transmettait un corpus de connaissances dont il était dépositaire à l’élève ou à l’étudiant qui grâce à sa mémoire les intégrait, dans une perspective principalement utilitariste. Aujourd’hui, (…)  l’enseignement doit être fondé sur le dialogue, (…), sur le développement de l’esprit d’analyse et du sens critique, sur l’éveil de la curiosité intellectuelle, éléments qui font que l’élève deviendra un acteur actif de son développement. » ([2])

Esprit d’analyse, sens critique, curiosité intellectuelle dans une perspective non utilitariste, voilà, entre autres, des objectifs revendiqués depuis toujours par l’enseignement des langues anciennes.

Christian de Duve, Prix Nobel de médecine en 1974, écrit quant à lui : « Nous sommes les seuls parmi tous les êtres vivants à posséder le pouvoir de (…) sacrifier le présent pour un bien futur, de vaincre notre propre nature. Mais pour tirer parti de cette faculté, il faut l’éducation. Et pour éduquer, il faut des éducateurs. Et pour avoir des éducateurs, il faut des maîtres à penser, des guides, des sages. » ([3])

Des sages, des maîtres à penser, voilà bien ce qu’offre aux professeurs de latin et de grec le patrimoine littéraire et artistique de l’Antiquité. Ils peuvent partager avec leurs élèves des textes millénaires dont l’actualité donne à réfléchir. Il n’est donc pas étonnant de trouver des passages de Cicéron circulant sur la toile pour appuyer des sujets très actuels comme les finances publiques, par exemple : « Dette publique, de Cicéron à Keynes » ([4])

Jacqueline de Romilly, de l’Académie française, faisait le même pari de la liberté humaine, qui commence par celle de l’esprit : « Le meilleur moyen de réagir sainement dans la vie est de percevoir les idées avec une profondeur humaine qui leur donne leur vrai sens. La compréhension qui naît ainsi chez l’élève est la forme la plus haute de l’intelligence ». ([5])

Intelligence, intelligere,  inter legere "lire entre les lignes" ou intus legere "lire à l'intérieur", c'est précisément le travail du traducteur. Un exercice difficile certes, mais complet, où sensibilité et rigueur scientifique doivent s'épauler tour à tour pour rendre la pensée d'autrui avec nuance et l'exprimer dans un français correct. Les qualités formatrices et thérapeutiques de la version latine sont indéniables, tant pour la rigueur du raisonnement que pour le maniement de la langue maternelle, ou encore l'esprit d'ouverture et de tolérance par rapport au message de l'autre. « Imaginer que le monde se dit en une seule langue : voilà la véritable barbarie » affirme François Ost, juriste et philosophe aux Facultés Saint-Louis, dans l’un de ses derniers ouvrages où il prône justement les vertus du multilinguisme et de la traduction. ([6])

 Quel profit y a-t-il à traduire du latin, si ce n’est le plaisir gratuit et gratifiant du travail bien fait, du message bien compris, dans le respect de la pensée d’autrui ? Les milliers de jeunes latinistes d’aujourd’hui ont l’immense mérite, fût-il parfois inconscient, de ne s’être pas limités aux disciplines réputées plus utiles, plus utilitaristes, plus rentables. Ils ont compris, qu’au-delà du rendement à court terme, ils doivent pouvoir s’appuyer sur une formation solide, généraliste et citoyenne, en un mot « humaniste ».

Ces milliers de jeunes latinistes d’aujourd’hui apportent une réponse cinglante à ceux qui pensent qu’ils sont une espèce en voie d’extinction, à ceux qui les imaginent tous issus de milieux favorisés, tous destinés à devenir juristes, médecins ou ingénieurs… Bon nombre de ces élèves, dont le milieu familial ou les intérêts immédiats ne les disposaient pas a priori à étudier le latin, ont aujourd’hui la chance de connaître les richesses de cette formation, parce qu’ils ont eu la possibilité de s’y initier dès 12 ans.

Pour eux, « Belfius » évoque plus un nom latin que le ‘us’ anglais, comme « delphinus » ou « virus » (ce 7 mars était la date pivot de protection des ordinateurs contre un ‘virus’ donc on a beaucoup parlé ces jours-ci). A moins que Belfius évoque pour eux « l’éphèbe personnel de l’empereur Hadrien, dont on aurait découvert un statue à l’arrière-train splendide »  ([7])

Passons…

L'objectif de nos « Rencontres latines » est, avant toute autre préoccupation, de réunir des jeunes de tous horizons, quel que soit leur niveau en version latine, pour leur faire vivre que l'étude du latin ne se résume pas à leur classe dans leur école, mais peut rassembler les foules.

Cela dit, les « Rencontres latines » sont aussi un concours de version. Et tout concours doit avoir ses lauréats, qu'il a bien fallu sélectionner.  C'est là aussi une école de vie, car il serait hypocrite, irresponsable, criminel, de laisser croire aux jeunes que tout pourrait se gagner sans effort, sans qu’ils soient les principaux acteurs de leur propre avenir...

En ce qui nous concerne, l’enjeu reste modeste ; l'essentiel était de participer : point d’humiliation pour les non classés ; point de triomphe démesuré pour les vainqueurs.

Bien sûr, les 6 premiers lauréats d’aujourd’hui auront la chance de se rendre à Arpino, en compagnie de 14 condisciples francophones et néerlandophones pour représenter la Belgique à la 32ème édition du Certamen Ciceronianum Arpinas.

Voir ainsi le petit village natal de Cicéron accueillir plusieurs centaines de jeunes issus des quatre coins de l'Europe est une preuve supplémentaire de l'intérêt et de l'actualité de l'étude des textes anciens dans notre Europe en permanente évolution.

En conclusion, parce qu’elle allie la richesse de la maîtrise linguistique, la rigueur du raisonnement scientifique et la saveur de la culture, la formation par les langues anciennes peut réellement aider les jeunes à devenir les citoyens responsables et actifs que réclame une société démocratique.

 Mais il est plus que temps d'en venir à la proclamation des résultats et à la remise des prix.

Non sans avoir cependant lancé une dernière salve de remerciements à toutes les personnalités et organisations qui nous ont fait part de leur sympathie et de leur soutien et qui, malgré la crise, nous permettent d'offrir ce soir de nombreux prix. Je vous épargnerai ici une énumération fastidieuse, en vous renvoyant au palmarès qui contiendra la liste de notre comité d’honneur et de nos « mécènes » ou « sponsores ». On y trouve de nombreuses personnalités des mondes politique, diplomatique, académique, juridique, ecclésiastique, et bien sûr, pédagogique,…

 Rappelons que la F.P.G.L. offre au premier lauréat un prix de 300 Euros. Les 5 suivants recevront chacun 200 Euros grâce au prix « Marius Lavency », instauré en mémoire de ce brillant professeur, éminent latiniste et merveilleux pédagogue, qui enseigna en ces lieux-mêmes.



([1])      De Officiis, I, 155-156.

([2])      « L’enseignement, clé de voûte du progrès », in La Libre, 25 février 2012.

([3])      « Sommes-nous condamnées par nos gènes ? »  in La Libre, 19 février 2011 ; texte repris dans son dernier livre : De Jésus à Jésus en passant par Darwin, Odile Jacob, octobre 2011, p. 53.

([4])      V. Ginsburgh, « Dette publique, de Cicéron à Keynes »  in La Libre Entreprise, 21 janvier 2012.

([5])      Citée par Xavier Zeegers, « Jacqueline de Romilly est partie, le monde s’est appauvri. »  in La Libre, 02 février 2011.

([6])      F. Ost, « Traduire. Défense et illustration du multilinguisme », Fayard, 2009.

([7])      Définition fantaisiste proposée dans le  « Quiz de l’actu », in La Libre, lundi 5 mars 2012.

 

Didier Xhardez

(sommaire)

 

Donateurs

l


la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin (prix de xxx euros attribué au premier lauréat)
la famille LAVENCY (Prix Marius Lavency)
l'Association Européenne Des Enseignants (Prix de l'A.E.D.E. - E.L.)
les établissements scolaires du Diocèse de Liège
les établissements scolaires du Diocèse de Malines-Bruxelles
les établissements scolaires du Diocèse de Namur-Luxembourg
les établissements scolaires du Diocèse de Tournai

 

(sommaire)