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Rencontres Latines - 2004

Présentation du concours
Texte de la version
Traduction de la version
Résultats
Organisateurs, comité scientifique
Petit mot sur les rencontres latines

 

 

La  Dix-neuvième édition des Rencontres latines s 'est tenue en le 3 mars 2004 aux Facultés universitaires Saint-louis

 

Présentation du concours

L'objectif principal du concours, destiné aux élèves de 6ème option latin, est de permettre à de jeunes latinistes de tous horizons de se rencontrer autour d'un texte de Cicéron et de se mesurer avec lui. Dans cette optique, tout élève est le bienvenu. Il s'agira aussi de sélectionner les participants au concours international de version latine à Arpino (Italie).

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Texte de la version

Nature et solidarité humaine

Dans son De Finibus bonorum et malorum, achevé en juillet 45, Cicéron entreprend d'établir les fondements de l'éthique.
M. Porcius Caton (dit Caton d'Utique) est ici le porte-parole du stoïcisme.

Il est incontestable que même les générations qui doivent nous succéder méritent que nous nous intéressions à elles, et pour elles-mêmes. C'est cette disposition des âmes qui a donné naissance aux testaments et aux recommandations des mourants.

Quomque nemo in summa solitudine uitam agere uelit ne cum infinita quidem uoluptatum abundantia, facile intellegitur nos ad coniunctionem congregationemque hominum et ad naturalem communitatem esse natos. Impellimur autem natura ut prodesse uelimus quam plurimis, imprimisque docendo rationibusque prudentiae tradendis. Itaque non facile est inuenire qui quod sciat ipse non tradat alteri ; ita non solum ad discendum propensi sumus, uerum etiam ad docendum.   Atque ut tauris natura datum est ut pro uitulis contra leones summa ui impetuque contendant, sic hi qui ualent opibus  (...)  ad seruandum genus hominum  natura incitantur. (...)

Quemadmodum igitur membris utimur priusquam didicimus cuius ea causa utilitatis habeamus, sic inter nos natura ad ciuilem communitatem coniuncti et consociati sumus.  Quod ni ita se haberet, nec iustitiae ullus esset nec bonitati locus.

De Finibus, III, 65-66

ligne 1 :  
Quomque  =    Et cum
ne ... quidem  :   pas même

ligne 2 :  
congregatio , onis, f.  :   la réunion, la société

ligne 3 :  
quam  + superl. :   le plus possible

ligne 5 :  
propensus , a, um   :   incliné vers, porté à

ligne 5 :  
uitulus , i, m.  :   le veau
datum est ut :   pour les constructions du verbe dare , cf. dictionnaire

ligne 6 :  
contendere , o, tendi, tentum  :   lutter, rivaliser

lignes 8- 9 :   
constr. :    priusquam didicimus cuius utilitatis causa ea habeamus

ligne 9 :  
ni  = si non   :   si ne pas  
se habere  :   se trouver, être

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Traduction de la version

Et comme, d'autre part, personne ne voudrait vivre dans la solitude, même au milieu d'une profusion infinie de plaisirs, on voit aisément que nous sommes faits pour nous unir, pour nous associer entre hommes, pour former une communauté naturelle < de tout le genre humain >. La nature nous pousse à vouloir être utiles au plus grand nombre possible, surtout en instruisant les autres et en leur transmettant les règles de la prudence. Aussi est-il rare de trouver un homme qui, sachant quelque chose, ne transmette pas à un autre ce qu'il sait : tant il y a chez nous de propension non seulement à apprendre, mais encore à enseigner. < Ce n'est pas tout > : de même qu'aux taureaux la nature a donné de défendre les veaux contre les lions avec la dernière énergie et de tout leur élan, de même les hommes qui ont de grands moyens (...) sont excités par la nature à protéger le genre humain. (...)

Ainsi donc, de même que nous nous servons de nos membres avant d'avoir appris à quel usage ils sont destinés, de même c'est par un instinct naturel que nous nous sommes unis entre nous et associés pour constituer une communauté politique. Et s'il n'en était pas ainsi, il n'y aurait aucune place ni pour la justice ni pour la bonté. (Traduction Belles Lettres)

(Traduction Belles Lettres)

(sommaire)

 

Résultats

Lauréats :

1. Van Bellingen Marie-Elise - Collège St-Pierre Uccle
2. Maroye Laura - Collège St-Pierre Uccle
3. Somian Sarah - Institut de la Vierge Fidèle
4. Peetermans Bénédicte - Collège St-Pierre Uccle
     Pilette Perrine - Collège Saint Augustin Enghien
      Van Muylder Stéphanie - Collège Saint Pierre Uccle
7. Regout Alice - Institut de la Vierge Fidèle
8. Xhrouet François - Collège du Christ-Roi Ottignies
9. Van Vyve Odile - Institut de la Vierge Fidèle
     Boursoit Valérie-Anne - Institut de la Vierge Fidèle
11. Huylebrouck Edward - Collège Saint Michel Etterbeek
        Watillon Sophie - Collège Saint Guibert Gembloux
13. Vankeerberghen Audrey - Collège Saint Pierre Uccle
14. Fontaine Laurent - Collège Saint Michel Etterbeek
15. De Loof Joëlle - Institut du Sacré-Cœur Jette
       Van Crombrugge Olivier - Collège Saint Pierre Uccle
17. Brouckaert Florine - Collège Notre-Dame de la Tombe Kain
18. Robert Céline - Cardinal Mercier Braine-l'Alleud
19. Sibille François-Xavier - Collège Saint Michel Etterbeek
       Lunianga Matondo Alain - Collège Saint Boniface Ixelles
       Goossens Diane - Institut du Sacré-Cœur Jette

Elèves ayant obtenu une mention :

AUSSEMS Emilie
BAILLEUL Sébastien
BARSETTI Marie
BERNARD Marilyn
BORTNOWSKI Christine
BRASSART Pauline
BREYE Nicolas
CAILLAUX Aline
CARMO Hélène
CHAM Maya
CLOQUET Laurent
COLLUBRY Pascal
de BERNARD de FAUCONVAL Charles
de BONHOME Sandrine
DE MAEYER Juliette
DE MUELENAERE Gwendoline
de SCHOUTHEETE Tanguy
DEKNOP Olivier
DELEPINE Rémi
DELMARCELLE Céline
DEMARS Emilie
DESCAMPS Leslie
DIKUTA Laura
DONNAY Bertrand
DUBOIS Pïerre-Louis
DUPONT Florence
FRANCKX Daphné
GIALASSON Giacomina
GODEFROID Catherine
HICK Alexandre
JOSSART Donatienne
LAMBERT Florence
LAMBERT Angélique
LAURENT Damien
LEMAIRE Pénélope
LEMOINE Damien
LESENFANTS Charlie
MAEREVOET Marie
MALMEDY Marie
MARCHAND Xavier
MASSONNET François
MEURRENS Marie
MEUWIS Emilie
MORELLI Emilie
NAVEAUX Olivier
NEVE de MEVERGNIES Thylla
NOALK Marie
PONSAERTS Jérôme
QUESTIAUX Loïc
SANCHEZ Claudia
SCHROYEN Barbara
STANDAERT Félix
THIERY Elise
TOOTH Anne-Flore
VAN CUTSEM Marie
VAN EMELEN Sylvie
VANDELOISE Sarelle
VANHEUVERZWIJN Cécile
VANOOST Marie
VANSNICK Cécile
WAIN Karoline
WAUTERS Diane
WILLAMME Alice
ZIAN Audrey

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Organisateurs, comité scientifique

Président d'honneur
Yves TINEL (Fondateur des « Rencontres latines »)

Président
Didier XHARDEZ (Professeur au C.S. du Sacré-Coeur de Jette et aux Facultés Universitaires Saint-Louis - Bruxelles)

Comité scientifique
Marius LAVENCY (Professeur émérite de l'UCL et des FUSL)
Etienne EVRARD (Professeur honoraire de l'ULg)
Dominique LONGREE (Professeur invité aux FUSL - Professeur à l'ULg)

Comité organisateur

Cécile BOURGAUX
Jean-Claude DUPONT
Noëlle HANEGREEFS
Paul PIETQUIN
Eric SCARPA
Freddy VEYS

Comité d'honneur

Monsieur l'Inspecteur Yvan BALZAT
Inspecteur de langues anciennes des Frères des Ecoles chrétiennes

Monsieur l'Abbé Armand BEAUDUIN
Directeur Général du S.E.G.E.C.

Monsieur le Professeur Arthur BODSON
Recteur Honoraire de l'Université de Liège

Monsieur le Gouverneur Jean-Paul BOLLAND
Gouverneur de la province de Liège

Monsieur le Président Jean-Louis BRISMEE
Président de la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin

Monsieur le Gouverneur Bernard CAPRASSE
ouverneur de la Province du Luxembourg

Monsieur le Professeur André CHEYNS
professeur à l'UCL et aux FUSL

Monsieur Maurice COLLINGE
Conseiller pédagogique principal du diocèse de Liège - SeDESS

Monsieur le Doyen Bernard COULIE
Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université Catholique de Louvain

Monsieur le Recteur Marcel CROCHET
Recteur de l'Université Catholique de Louvain

Monsieur le Gouverneur Amand DALEM
Gouverneur de la Province de Namur

Votre Eminence Gottfried DANNEELS
Archevêque de Malines-Bruxelles

Monsieur Christian DE CONINCK
Archidiocèse de Malines-Bruxelles - SEDESS

Monsieur Thomas DEBRUX
Conseiller pédagogique en langues anciennes

Monsieur le Professeur Joseph DENOOZ
Directeur du Centre Informatique de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'université de Liège

Monsieur le Professeur François-Xavier DRUET
Inspecteur de langues anciennes

Madame la Ministre Françoise DUPUIS
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique

Monsieur le Professeur Etienne EVRARD
Professeur Honoraire de l'Université de Liège

Monsieur Raymond FEYEREISEN
Membre d'Honneur des "Rencontres latines"

Monsieur Le Vicaire H. GANTY
Vicaire épiscopal du Diocèse de Namur

Monsieur le Ministre Bernd GENTGES
Ministre de l'Enseignement, de la Formation de la Culture et du Tourisme

Monsieur J. GHYSSENS
Conseiller pédagogique principal du diocèse de Namur-Luxembourg - SeDESS

Monsieur E. GILLET
Conseiller pédagogique principal du diocèse de Tournai - SeDESS

Monsieur le Ministre Didier GOSUIN
Ministre de l'Environnement, de la politique de l'eau, de la Conservation de la Nature, de la Propreté publique et du commerce extérieur

Monsieur Benoît GUILLEAUME
Chargé de Mission près l'Enseignement catholique  et président de l'AEDE

Monseigneur Guy HARPIGNY
Evêque de Tournai

Monsieur le Ministre-Président Hervé HASQUIN
Ministre - Président du Gouvernement de la Communauté Française, chargé des Relations Internationales

Monsieur le Ministre Pierre HAZETTE
Ministre de l'Enseignement secondaire et de l'Enseignement Spécial

Monsieur le Gouverneur Emmanuel HENDRICKX
Gouverneur de la province du Brabant Wallon

Monsieur Thierry HULHOVEN
Conseiller pédagogique principal - Archidiocèse de Malines-Bruxelles - SeDESS

Monsieur le Professeur Lambert ISEBAERT
Professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université Catholique de Louvain

Monseigneur Aloys JOOSTEN
Evêque de Liège

Monsieur le Recteur Jean-Paul Lambert
Recteur des Facultés Universitaires Saint-Louis

Monsieur Hubert LAURENT
Directeur Diocésain  '- Diocèse de Tournai - SeDESS

Monsieur le Professeur Marius LAVENCY
Professeur Emérite de l'Université Catholique de Louvain

Monsieur le Recteur Willy LEGROS
Recteur de l'Université de Liège

Monseigneur André-Mutien LEONARD
Evêque de Namur

Monsieur André LESAGE
Conseiller pédagogique en langues anciennes du diocèse de Tournai

Monsieur le Professeur Patrick MARCHETTI
Professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur

Madame Marie-Bernadette MARS
Responsable du Secteur de Langues Anciennes à la FeSec - Conseillère pédagogique en Langues
Anciennes du diocèse de Liège

Monsieur Paul-Emile MOTTARD
Député permanent de la Province de Liège

Monsieur Philippe MOTTEQUIN
Directeur Diocésain du diocèse de Namur-Luxembourg - SeDESS

Monsieur Jean-Pierre NANDRIN
Doyen de la Faculté de philosophie et lettres des Facultés universitaires Saint-Louis

Monsieur Rocco PAGLIARO
Presidente dell'Associazione dei Laziali in Benelux

Monsieur le Doyen Manfred PETERS
Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix

Monsieur le Professeur Jacques POUCET
Professeur Emérite à l'Université Catholique de Louvain et aux Facultés Universitaires Saint-Louis

Monsieur le Ministre Didier REYNDERS
Ministre des Finances

Révérend Père Michel. SCHEUER s.j.
Recteur des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur

Monsieur Gérard SCHOUPPE
Conseiller pédagogique en langues anciennes - Archidiocèse de Malines-Bruxelles

Monsieur le Gouverneur Michel TROMONT
Gouverneur de la province de Hainaut

Madame Monique VAN OVERBEKE

Monsieur le Premier Ministre Guy VERHOFSTADT
Premier Ministre

Monsieur J. WOLLSEIFEN
Directeur Diocésain du diocèse de Liège - SeDESS

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Petit mot sur les rencontres latines

Vous trouverez ci-dessous le texte quelque peu remanié de l'allocution que j'ai prononcée à l'occasion de la proclamation des résultats de la dix-neuvième édition des "Rencontres latines", le concours de version de l'enseignement libre francophone et germanophone qui s'est déroulé le mercredi 3 mars 2004 aux Facultés Universitaires Saint-Louis (Bruxelles).

Didier Xhardez 

Cette proclamation nous a d'abord permis de remercier tous ceux sans lesquels cette journée n'aurait pu se dérouler dans les meilleures conditions. A commencer par Yves Tinel, le Président-fondateur des "Rencontres latines".

Mille mercis aussi aux Facultés Saint-Louis pour leur accueil chaleureux et leur apport logistique exemplaire : ouvrir ses murs à plusieurs centaines d'élèves est un réel défi qui a pu être relevé grâce au soutien et à la disponibilité sans faille des autorités universitaires, du service des relations extérieures et des services techniques.

Mille mercis aussi aux membres du Comité organisateur qui ne ménagent pas leurs efforts pour mener à bien cette vaste entreprise. Je citerais tout particulièrement Madame Noëlle Hanegreefs, notre vaillante secrétaire, qui ne compte plus le temps passé, entre autres, à son clavier d'ordinateur pour rédiger et envoyer courriers et courriels. Gérard Schouppe a pour sa part retravaillé le texte avec quelques élèves soucieux d'évaluer leur prestation du matin.

Merci encore aux membres du Comité scientifique, dont le Professeur. D. Longrée a assuré la lecture du texte et le Professeur M. Lavency nous a comme toujours, mais à distance cette fois-ci, éclairé de ses conseils avisés.

Nous remercions également tous les professeurs venus aujourd'hui à Bruxelles tant pour surveiller les élèves et les soutenir moralement dans leur travail, que pour corriger les copies. Un travail de correction ô combien ardu, rendu possible par l'acribie, la compétence et l'entraide de toute une équipe.

Enfin merci à tous les élèves qui, cette année encore, ont relevé le beau défi de la version latine.

Cette année, 615 élèves ont envahi les auditoires, armés de leurs dictionnaires et de leurs grammaires, mais munis surtout d'un savoir et de compétences patiemment construits au cours de six années de contact avec les textes anciens.

Outre l'envie de vivre une expérience inédite, le plaisir de traduire du latin, le goût de la compétition, ou simplement l'occasion de sortir de l'école,...  certains avaient peut-être aussi à l'esprit le nom de cette petite cité d'Italie où naquit Cicéron en 106 avant J.-C., à savoir Arpino. C'est là en effet que se rendront les 6 premiers lauréats d'aujourd'hui, en compagnie de 12 condisciples francophones et néerlandophones pour représenter la Belgique à la 24ème édition du Certamen Ciceronianum Arpinas.

Je ne pense pas trahir la pensée des élèves qui se sont rendus à Arpino en disant qu'ils ont vécu une fabuleuse expérience. Voir ainsi plusieurs centaines de jeunes issus des quatre coins de l'Europe, du Portugal à la Pologne, de l'Irlande à la Bulgarie, se rassembler dans le petit village natal de Cicéron est une preuve manifeste de l'intérêt et de l'actualité de l'étude des textes anciens.

Qu'ils fassent ou non partie du voyage, les rhétoriciens avaient aujourd'hui une mission : comprendre et communiquer un message transmis par l'illustre Cicéron. Une mission certes pas impossible, mais malgré tout périlleuse. Car, comme le dit Dario Antiseri, un philosophe italien contemporain :

La versione greca o latina è l'unica attività scientifica nella scuola, in quanto cerca di risolvere problemi mediante congetture ed esperimenti  : ce qui peut se traduire ainsi :  "La version grecque ou latine est la seule activité scientifique à l'école, parce qu'elle cherche à résoudre des problèmes grâce à des conjectures et d'expériences".

Sans doute un peu provocant et donc discutable, ce propos n'en met pas moins en évidence les vertus de l'exercice de traduction que d'aucuns, par jalousie ou ignorance, tentent de mettre en doute. La version est pourtant un exercice des plus complets, où sensibilité et rigueur scientifique doivent s'épauler tour à tour pour rendre la pensée d'autrui avec nuance et l'exprimer dans un français correct. Ses qualités formatrices et thérapeutiques sont indéniables, tant pour la rigueur du raisonnement que pour le maniement de la langue maternelle, ou encore l'esprit d'ouverture et de tolérance par rapport au message de l'autre.

Le texte de cette année était intitulé : "Nature et solidarité". Extrait du De Finibus, ce traité philosophique où Cicéron entreprend d'établir les fondements de l'éthique, le texte évoquait les notions stoïciennes de cosmopolitisme et de solidarité humaine en tant que lois naturelles.

En voici deux extraits :

"La nature nous pousse à vouloir être utiles au plus grand nombre possible, surtout en instruisant les autres et en leur transmettant les règles de la sagesse. Aussi est-il rare de trouver un homme qui ne transmette pas à un autre ce qu'il sait : tant il y a chez nous de propension non seulement à apprendre, mais encore à enseigner." (...)

"De même que nous nous servons de nos membres avant d'avoir appris à quel usage ils sont destinés, de même c'est par un instinct naturel que nous nous sommes unis entre nous et associés pour constituer une communauté de citoyens. Et s'il n'en était pas ainsi, il n'y aurait aucune place ni pour la justice ni pour la bonté.

Qui oserait nier la portée de tels propos dans notre monde d'aujourd'hui ? Sans recourir au concept d'humanisme, devenu insipide tellement il est mis à toutes les sauces, nous ne pouvons qu'y trouver matière à réflexion dans notre monde où l'individualisme et la rentabilité prennent trop souvent le pas sur la solidarité. Déjà au début du 2ème siècle avant Jésus-Christ, Caton l'Ancien, défenseur de la romanité, affirmait qu'avec les vieilles ferrailles il fallait vendre aussi les esclaves âgés et les esclaves malades. Productivité avant tout !  Heureusement, le monde romain fut touché par la grâce de la pensée grecque et la fusion qui en résulta a permis l'éclosion d'une littérature aux formules intemporelles. "Quand Cicéron s'écriait "Summum ius, summa iniuria", l'allure génialement ramassée de ces mots que toute traduction affaiblit et alourdit (ìun droit trop parfait crée la pire des injustices), celui qui reste sans doute le plus grand des avocats de tous les temps donnait ainsi le signal à une vision nouvelle du droit : la littérature."   Cette dernière affirmation n'est pas de moi, professeur de langues anciennes et donc suspect de parti-pris, mais de Philippe Toussaint, célèbre chroniqueur judiciaire, dans un billet tout récent consacré au livre de Fr. Ost, Vice-Recteur des FUSL, consacré à la recherche des sources littéraires du droit. Inutile de dire que les sources classiques, avec Antigone et Cicéron par exemple, en sont nombreuses.

La lecture des auteurs latins et grecs peut donc offrir aux jeunes d'aujourd'hui des valeurs plus humaines, une vision plus juste et plus critique du monde. Quand elle allie la richesse de la maîtrise linguistique, la rigueur du raisonnement scientifique et la saveur de la culture, la formation par les langues anciennes peut réellement les aider à devenir les citoyens responsables et actifs que réclame une société démocratique. Et pourtant ce sont trop souvent les cours de latin et de grec qui, telle Iphigénie, sont sacrifiés sur l'autel d'une rentabilité douteuse...

Mais plutôt que de nous lancer dans un trop vaste débat, nous n'avons pas tardé à passer à la remise des prix.

Non sans néanmoins avoir lancé une seconde salve de remerciements à toutes les personnalités et organisations qui nous ont fait part de leur sympathie et de leur soutien. Rappelons ici que la F.P.G.L. offre au premier lauréat une somme qui servira à financer son voyage à Arpino (la liste des membres du Comité d'honneur du Concours ainsi que celle de tous les donateurs figurent dans le "Palmarès" envoyé à toutes les écoles participantes).

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